L’art contemporain et le patrimoine culturel ont toujours été perçus comme deux langages parallèles. L’émergence de Asia Golden Wind : un plateforme d’échange artistique et culturel 2025 tente justement de remettre en connexion ces deux éléments. L’événement, lancé par le conservateur Philip GOLD, est actuellement exposé au Fringe Club à Central jusqu’au 17 septembre, réunissant les créations d’environ 30 artistes de la région asiatique, avec pour thème Traverser le patrimoine immatériel, reconstruire la culture.
La conception de l’exposition brise le modèle traditionnel des galeries, utilisant plusieurs espaces dans le bâtiment de l’Edinburgh Festival Fringe. Les œuvres sont planifiées selon des thèmes créatifs et des médiums, permettant aux visiteurs, au fur et à mesure qu’ils passent d’un espace à l’autre, de pénétrer dans un dialogue entre l’art et l’histoire, l’artisanat et la pensée.

Les œuvres aquarelles de Wang Biying sont une note de bas de page – elle est la seule artiste locale à créer de manière continue sur le thème de l’opéra cantonnais. La série présentée cette fois tourne autour de l’opéra cantonnais et de la fête des fantômes errants, avec des coups de pinceau délicats et une forte signification de préservation culturelle. Isabelle C. se tourne vers des liens émotionnels plus intimes, utilisant du tissu en soie parfumée pour transformer les gribouillis de ses enfants en vêtements, créant ainsi une couture entre la famille et la tradition, une véritable exploration de la mémoire.

Le jeune créateur AT仔勿語则 s’illustre avec un style léger. À travers ses œuvres, il apporte une touche de malice, intégrant des spécialités culinaires hongkongaises telles que le蛋撻, le奶茶 et les煎釀三寶 dans ses peintures colorées. Cela crée une forme d’humour visuel propre à la ville, tout en incitant à repenser la superposition entre quotidien et identité culturelle.

(Droite) Nance Lokos utilise l’acrylique et des courbes en dégradé pour construire un espace visuel rempli de réflexion.
L’exposition inclut également plusieurs artistes qui présentent leur esthétique personnelle et leur réflexion sur l’époque à travers un langage abstrait ou des médiums variés. Par exemple, YC fusionne les techniques de la peinture chinoise avec des structures abstraites modernes, explorant le sentiment d’aliénation entre l’homme et la nature à l’ère technologique. Les œuvres de Nance Lokos, quant à elles, sont réalisées à l’acrylique et jouent sur des dégradés et des courbes, créant des compositions pleines de tension visuelle et d’une imagination spatiale presque philosophique.

L’illustrateur Ma Shaofei s’inspire de Bruce Lee pour créer des œuvres qui capturent l’image de cette icône des arts martiaux à travers différents styles, établissant une tension émotionnelle entre le culte de la personnalité et les souvenirs individuels. De son côté, Cao Jinrong utilise le vocabulaire Cyberpunk pour construire une narration visuelle où les réalités se mêlent au sein d’une atmosphère de course de chevaux.

Le lieu d’exposition prévoit également plusieurs modules interactifs, permettant aux spectateurs non seulement d’admirer l’art, mais aussi d’y participer. La série d’activités 2025 Élégance Orientale animée par Mu Ru Tea School, couvre des thèmes tels que l’art du thé, la voie des parfums, la calligraphie et la fabrication de bougies en thé, permettant ainsi d’intégrer l’expérience culturelle dans la vie quotidienne. L’espace d’exposition présente également des théières en zisha en édition limitée, sculptées à partir des œuvres de Rao Zongyi, en conjonction avec les créations de services à thé de l’artiste Xu Lan, façonnant ainsi une esthétique contemporaine de la culture élégante.

L’événement spécial Soirée VIP de l’Asia Golden Wind se tiendra le soir du 13 septembre, avec Christopher Sin en tant que DJ, accompagné de la danseuse de la tribu Wa, Mai Xiaole, pour interpréter la culture héritée à travers une triple performance mêlant magie, danse et chant. La thématique de la soirée, intitulée Classique asiatique, symbolise la co-construction entre tradition et modernité.

Le vent doré d’Asie n’est pas seulement une exposition, mais un laboratoire culturel. Philip GOLD, qui a été actif dans les domaines de la joaillerie, de la mode et de l’art, maîtrise le langage de la curation interdisciplinaire. Avec ce projet, il interroge la place et la forme de la culture dans une société en rapide évolution. Grâce à une structure soignée et un judicieux choix d’œuvres, il crée pour le public une expérience culturelle qui est à la fois visuelle, sensorielle et participative.
L’exposition est ouverte jusqu’au 17 septembre, au lieu : le Fringe Club à Central, tous les jours de midi à 21h30, entrée gratuite.



